Amor à mort
Synopsis
Mais qui est cette femme qui assiste à tous les enterrements comme si c'était quelqu'un de sa famille ? Que fait-elle là ? C'est ce que se demandait Max, croque-mort chez Germain et fils. Leur rencontre va bouleverser des vies et pas que les leurs.
Chapitre 1
La chapelle du funérarium était magnifique. Les enfants d’Anna l’avaient décorée de pivoines blanches, ses fleurs préférées. Son portrait trônait sur son cercueil. Elle était si souriante, ses yeux pétillaient de malice. Ses enfants, assis au premier rang, pleuraient à chaudes larmes. Sa petite-fille Léa pris la parole. Elle brossa un portrait de sa grand-mère drôle et émouvant. Ce que lui avait appris sa grand-mère, leurs petits secrets, leurs confidences, combien elle allait lui manquer.
J’étais assise au dernier rang de la chapelle et j’assistais à tout cela la gorge nouée par l’émotion. Anna semblait être une belle personne, une de celle qui marque des vies et qui vous guide un peu sur le chemin sinueux de ce qu’on appelle communément le destin. J’étais contente d’être là pour elle, de partager ce dernier moment. Pour l’occasion, j’avais enfilé ma robe noire « spéciale enterrements ». Assise sur ce banc, j’étais une spectatrice discrète. Léa finit son discours les larmes aux yeux. Lorsqu’elle descendit de la petite estrade, un homme plutôt grand, élancé et brun semblant être son frère s’avança vers elle pour la prendre dans ses bras. Le maître de cérémonie, un salarié des pompes funèbres, dit enfin quelques mots pour réconforter la famille et clôturer le recueillement. Voilà, c’étaient les derniers moments avec Anna. Quatre hommes s’approchèrent, soulevèrent le cercueil et se dirigèrent vers le corbillard. La famille suivait, se tenant par la main, se prenant dans les bras, la vue brouillait par les larmes. Je ne retenais plus les miennes, elles ruisselaient sur mes joues. Anna avait 87 ans, certes, mais pourquoi une si belle vie devait s’achever ?
Le coffre du corbillard se referma. Direction le cimetière. Ainsi s’achevait la vie d’Anna. La famille s’égailla. Je regardais l’heure. Il me restait une bonne heure avant le prochain enterrement. C’était parfait, pile le temps de me remettre de mes émotions, de boire un peu d’eau et de reprendre ma position au dernier rang pour le prochain enterrement.