Lettres à mes lectrices et à toutes celles qui ont croisé mon stand d’autrice en salon.

Chères toutes,

Je prends ma plume pour parler de vous. Cette réflexion est née après un de mes derniers salons.

Des femmes se sont arrêtées devant ma table, interpellées par le titre de mon livre Le Syndrome de la fille parfaite. Ce simple titre a suscité des confidences entre nous. Vous vous êtes mises à me raconter tout ce que vous faisiez pour votre famille, votre travail. Beaucoup m’ont confié ne plus savoir qui elles étaient. Vous êtes une fille, une femme, une mère. Mais l’individu au point de départ, cette personne unique qui fait de vous qui vous êtes avec vos qualités (beaucoup), vos défauts (quelques-uns), vos centres d’intérêt, s’efface, dévorée par les autres, le quotidien, les enfants. Les larmes ont coulé plus d’une fois, je n’avais pas toujours de mouchoirs et je m’en excuse. Certaines m’ont dit qu’elles ne pouvaient pas acheter mon livre, cela leur faisait trop peur. Peur de mettre des mots sur ce qu’elles vivent, peur d’avoir mal, peur de laisser jaillir des choses enfouies à tout prix. Ça ne fait rien.

Ce qui m’émeut c’est votre détresse. Ce qui me donne envie de vous prendre dans mes bras ce sont vos larmes et ce sentiment de désespoir. Ce qui me met en colère c’est votre solitude face à ça. Ce qui me bouleverse c’est votre désarroi devant ce sentiment d’effacement.

Je veux vous dire à quel point vous êtes belles, fortes, formidables. Je veux vous dire que vous avez le droit d’être vous, d’exister, d’avoir des envies, des projets. Vous aimez vos enfants, votre famille, votre travail. Ils font partie de votre vie, ils font partie de vous. Mais ils ne sont pas tout. Il y a en vous une part d’unicité. Ne l’oubliez pas, ne l’effacez pas. Elle a tout autant sa place que tout le reste.

Si cette détresse est trop grande, consultez un professionnel de santé, n’hésitez pas à demander de l’aide. Vous n’êtes pas seules. Vous êtes importantes en ce monde. Vous n’avez pas à être parfaite. Vous faites ce que vous pouvez, comme vous pouvez. C’est déjà beaucoup.

Et si ces quelques mots ont pu vous aider ou vous faire du bien, cela me suffira.

Merci à toutes pour vos retours et vos encouragements. Prenez soin de vous.

Coralie